vendredi 11 avril 2014

A propos du décès de Dominique Baudis

Quand j'ai appris son décès, hier via Twitter, je n'ai pas d'abord pensé à l'homme politique, au journaliste, au défenseur des droits... Non, spontanément m'est revenu à l'esprit le souvenir de la calomnie dont il a été victime et dont il s'est relevé. Et comme si la calomnie ne suffisait pas il a fallu qu'elle fasse les choux gras des médias du moment. Il a fait face, il s'est battu pour prouver son innocence. Il aurait pu capituler, d'ailleurs n'y a-t-il pas un peu songé quand il dit : "C'est la rage et les bouffées de colère qui m'aident à tenir. Si j'avais mis fin à mes jours, on l'aurait traduit comme un aveu de culpabilité." Il s'en est sorti, comme on dit, innocenté, digne, mais meurtri et blessé à vie. On ne sort pas indemne de ce genre de combat. Sa douloureuse expérience de la calomnie, du non respect de la présomption d’innocence ont marqué sa vie, "un tournant dans ma vie" dit-il, elles ont probablement aussi eu un impact dans sa fonction de défenseur des droits.

Les médias lui rendent hommage aujourd'hui... c'est peut-être la moindre des choses.

Dominique Baudis était un personnage public, mais combien d'autres dans l'ombre sont également victimes de la rumeur, d'informations non vérifiées, parce qu'on est à l'affût de l'insolite, du croustillant, du buzz, pour être le premier à diffuser LE scoop. Effet réseaux sociaux, effet nouveaux modes de communication qui se propagent à une allure que nous sommes incapables de maîtriser. Et parfois ça fait mal, très mal. Et parce que la rumeur, quand elle a commencé, elle enfle et on ne la maîtrise pas. Que la disparition de cet homme et le souvenir de son combat nous invitent à la vigilance dans nos paroles et nos écrits, et en particulier quand ils sont sur la place publique.