Pour honorer la 47èmejournée
des communications sociales nous avons organisé pour la paroisse une table ronde sur le
sujet précisément retenu par Benoît XVI pour cette journée : les réseaux
sociaux.
On cherchait plutôt à atteindre des adultes en questionnement face à
ces moyens de communication, des parents, grands-parents, déroutés par
l'utilisation qu'en font leurs enfants et petits-enfants, des éducateurs. Ce
sont bien ces gens-là qui se sont déplacés, mais aussi quelques jeunes et très
jeunes ados avec maman, des enseignants. Un point commun à tout ce monde :
personne n'avait de compte Twitter et 3 ou 4 seulement étaient sur Facebook.
L'objectif était de faire tomber les préjugés de toutes sortes, les
phobies qui planent sur les réseaux sociaux, sans pour autant les porter aux
nues. Ni dieu ni diable.
Quant aux intervenants nous avions fait appel à Emmanuel Chopot, de
l'association Vendée Réseaux Sociaux, un peu aussi Monsieur numérique du
Conseil général, cheville ouvrière du plan informatique dans les collèges.
Patrice Aguer, formateur d'enseignants au CDDP de la Vendée. Et ma pomme.
L'animation de la soirée était confiée à Pierre-Yves Bulteau, journaliste.
Emmanuel Chopot nous a fait comprendre que ces réseaux sociaux ne sont
pas qu'un joujou sophistiqué entre les mains d'ados en mal de partage de photos
mais qu'ils deviennent un moyen incontournable pour les entreprises afin de
rejoindre la clientèle. 80 % des internautes préfèrent rejoindre une
entreprise, une enseigne via Facebook. L'idée étant de créer des communautés et
d'avoir une interactivité avec les clients, d'entrer en relation avec des gens
qu'on ne toucherait pas autrement.
Patrice nous a présenté le profil type du jeune sur Facebook qui
d'ailleurs est UNE jeune, de 15-17 ans, qui consulte son "mur"
quasiment tous les jours et a en moyenne 260 amis dont elle connaît la majorité
en vrai. Il nous parle aussi des parents et des enseignants désemparés devant
ces technologies et l'usage qu'en font les jeunes. Cependant les parents ne
doivent pas abdiquer et ils ont leur place même s'ils sont techniquement moins
avancés. Il ne manque pas de souligner aussi le manque de formation des
enseignants dans ce domaine et l'adaptation nécessaire de l'école à ces
nouveaux outils. Les enseignants présents dans la salle reconnaissaient cette
carence mais ont déploré en même temps l'usage que font leurs élèves
d'internet. Ils cherchent davantage un produit fini (le devoir tout fait) que
des éléments de réflexion pour faire eux-même leur travail. Ils relèvent la
difficulté de réflexion de leurs élèves, la difficulté à lire un texte un peu
long (nouvelles, livres) et ils se sentent désemparés face à cela.
En ce qui me concerne j'ai abordé la question de la présence de l'Église
sur les réseaux sociaux. Il est tout simplement dans la mission de l'Église d'être
au cœur du monde et de rejoindre l'homme là où il est. Les réseaux sociaux sont
une formidable caisse de résonance de nos sites internet pour diffuser du
contenu et une porte pour y entrer. C'est un défi pour l'Église que d'être présente
sur ces agoras pas simplement pour occuper le terrain ou s'en servir mais
surtout pour l'habiter en y apportant un témoignage de foi. Les réseaux sociaux
dans leur démarche d'aller vers et de partage de contenu sont à la fois
instruments et lieux de la nouvelle
évangélisation, selon l'expression du synode des évêques d'octobre 2012
(cf. ci-dessous la proposition 18). L'Église est très présente sur Facebook,
tant par ses institutions que par des individus, sur Twitter on en est encore à
la réflexion et à l'expérimentation, mais je ne saurais manquer de citer
quelques expériences telles les twittomélies de Mgr Giraud, le tweetchemindecroix (ou crucitweet) du Père François
Bessonnet l'année dernière et le tout récent tweetlouange du jeudi soir qui
rassemble des twittos dans une prière commune.
Les participants ont pu poser
leurs questions, partager leurs objections entre les différentes interventions
et à la fin. Tout n'est pas résolu... ils ne se sont pas précipités sur
Facebook en rentrant chez eux, mais ils sont partis avec un autre regard sur ce
moyen de communication.
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Proposition
18 : Nouvelle évangélisation et moyens de communication sociale
L'utilisation de moyens de communication sociale a un rôle important à
jouer pour rejoindre chaque personne avec le message du salut. Dans ce domaine,
en particulier dans le monde des communications électroniques, il est nécessaire
que des chrétiens convaincus soient formés et préparés afin d’être capables de
transmettre fidèlement le contenu de la foi et de la morale chrétienne. Ils doivent
avoir la capacité d'utiliser à bon escient les langues et les instruments
d'aujourd'hui qui sont disponibles pour la communication dans le village
global. La forme la plus efficace de cette communication de la foi reste le
partage du témoignage de vie, sans lequel aucun des efforts des "médias" ne
se traduiront par une transmission efficace de l'Evangile. L’éducation à une
utilisation rationnelle et constructive des médias sociaux est un instrument
important pour la nouvelle évangélisation.
#crucitweet #4 Marie qui l'a reçu de Dieu & mis AU monde croise le regard du Fils qui se donne à Dieu POUR le monde.
— s.u.père François (@fbessonnet) 6 avril 2012