lundi 20 août 2012

Une expérience à durer

Au seuil des semaines estivales la plupart des bonnes revues cathos n'ont pas manqué l'épisode Retraite. Chacune y est allée de son article, certaines en ont même fait un numéro spécial.

Profiter des vacances, du temps devenu disponible pour prendre quelques jours de retrait. Diversité des propositions, diversité des motivations : avant de prendre une décision importante... au terme d'une année faire le point et repartir... recharger les batteries... ou tout simplement quelques jours de silence et de prière dans un monastère, seul, en couple, en famille... Tout cela a été très bien décrit et appuyé de témoignages enthousiastes.

Comme chaque année je me suis livrée, moi aussi, à cet exercice de la retraite, et j'en arrive.
Une semaine, à l'orée de la Bretagne, dans un cadre magnifique de verdure et de silence, ça aide bien.
Sans rien retirer aux témoignages cités ci-dessus, pour moi la retraite c'est parfois un moment ardu, aride. Une expérience à vivre dans la durée. Une expérience à durer...

Durer dans le silence... Un silence rare, dense et profond. Pas un gazouillement d'oiseau, pas le moindre bourdonnement d'une mouche, pas même le vent dans les feuillages. Silence impressionnant... silence assourdissant... (oui, je sais, je pique l'expression à quelqu'un, mais je ne sais plus qui...)
Bois et lande de La Roche du Theil (Redon, Ille et Vilaine)

Durer sous le ciel gris, maussade et moutonnant, toujours prêt à lâcher un crachin. Car j'ai appris qu'en Bretagne il fait beau simplement quand il ne pleut pas... Ce ciel chagrin qui me donne le blues, surtout en ces jours d'été où on devrait plutôt avoir rendez-vous avec le soleil...

Durer dans la prière aride... même si le prédicateur a été excellent juste avant. Il n'y est pour rien. Il n'y a pas forcément de rapport. Être là, tout simplement... Durer...

Durer dans la contemplation de la nature, sa grandeur, sa beauté, son immensité... laisser venir l'angoisse engendrée par l'infiniment grand, l'éternité, la vie, la mort...

Et, cerise sur le gâteau cette année, durer dans la souffrance d'une crise d'arthrose qui s’incruste comme une mal élevée dans un scénario où elle n'était pas invitée. Être soudain contrainte à se limiter aux seuls déplacements impératifs... ça change vraiment la donne et le cours des choses ! Alors que la forêt ouvre grand ses allées et invite à de belles escapades. 

Durer dans le temps qui soudain prend son temps. Hier fébrile, aujourd'hui léthargique, il s'étire et se traîne mollement du levant au couchant du soleil...

Durer dans le "jeûne" d'internet et ses réseaux... Perdre le fil de la toile, ne plus savoir ce qui s'y passe, ce que font les "amis"... ne plus suivre les billets de mes blogs préférés... Être larguée quelques jours, ce n'est pas mortel... Une autre forme de silence.

Durer... durer en tout cela et finir par LE rencontrer, car c'est bien de cela qu'il s'agit...

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