dimanche 5 février 2012

La vie au ralenti

Ce matin, comme quand j'étais gamine, je n'ai fait qu'un bond du lit à la fenêtre pour vérifier ce que je pressentais. J'avais ouvert un œil puis l'autre, une oreille puis l'autre et j'avais deviné qu'elle était arrivée pendant la nuit. Une luminosité particulière à travers les volets, même s'il faisait encore nuit. Un silence lourd qui étouffe les bruits comme s'ils étaient soudain devenus incongrus. C'était bien ça, elle était bien là la neige annoncée, et puis généreuse cette fois.

Alors, comme quand j'étais gamine encore, je me suis préparée en vitesse pour sortir et goûter le plaisir d'être la première à fouler ce blanc manteau. Petit à petit la ville s'éveillait et prenait conscience de ce qui lui arrivait. Les rares voitures roulaient au pas, les non moins rares piétons-badauds avançaient précautionneusement ouvrant un cratère à chacun de leurs pas, un employé municipal salait l'escalier de la place Viète...

L'arrivée de la neige est toujours une perturbation (et pas que météorologique), surtout dans nos régions où c'est quand même très rare. Mais aujourd'hui... est-ce parce que c'était dimanche ? elle a changé la donne. Il y avait comme une ambiance de bonne humeur. Comment ça ? Je ne sais pourquoi les gens avaient le sourire, prenaient leur temps, s'adressaient la parole même sans se connaître, même pour se dire la banalité de circonstance mais cela faisait du bien. Les amateurs de photos arpentaient les rues, appareil au point, prêts à saisir le cliché insolite. Ils se repéraient les uns les autres, échangeaient aussi un mot de circonstance et continuaient leur chemin à l'affût du prochain cliché à ne pas louper. Se laisser enchanter par la beauté du paysage (même en ville).

L'incongruité des tenues vestimentaires était aussi cause de sourires complices. Après tout aujourd'hui ce qui comptait c'était le pratique, le confortable, le sûr !

Dans l'après-midi c'était sortie en famille, bonhommes de neige et parties de glissades. Et pour une fois il y avait du monde dans les rues de Fontenay souvent désertes le dimanche. Et toujours la bonne humeur ambiante et les sourires.

Aujourd'hui on a pris le temps
parce que la neige nous y a obligés !
Obligés de rouler au pas.
Obligés de marcher doucement et de regarder où on met les pieds.
Obligés d'annuler des activités programmées pour se retrouver soudain avec du temps libre, pas prévu... à occuper gratuitement...

Obligés de prendre le temps... à cause de la neige...
Invités à prendre le temps de vivre autrement... grâce à la neige...

1 commentaire:

sœur des Sacrés Coeurs a dit…

qu'ils sont beaux ces cygnes : je les vois toujours aussi majestueux depuis mon enfance ! Belles photos !Eliane